YAKOVLEV YAK-1
Chasseur monoplace et monomoteur à aile basse, le Yak-1, construit en matériaux non stratégiques, a montré dés sa naissance une remarquable agilité et une conception toute dédiée au front de l'est... c'est-à-dire solide et d'un entretien facile.

C'est en 1938 que l'appel d'offres portant sur un chasseur moderne fût lancé et Alexander Yakovlev proposa très vite plusieurs chasseurs : les I-26 et I-27, le I-28 comme chasseur de haute altitude et enfin le UTI-26, dérivé du I-26 et dédié à l'entraînement avancé (le « I » signifie Istrebitel, chasseur...). Le I-26 eu son billet pour continuer le concours... moitié parce que l'avion était bien né (Yakovlev ayant eu l'occasion d'examiner de prés les 109 et Spitfire) et moitié parce qu'il entretenait des relations excellentes avec Staline en personne... vous l'aurez compris le I-26 est le père de la lignée des Yak... Dés mai 39 on lance le développement du chasseur sur les bases d'une motorisation par moteur Klimov M-106 et d'un armement de base d'un canon de 20 et de 2 mitrailleuses... le M-106 n'étant pas prêt, le premier prototype sera équipé d'un M-105p de 1100Cv...
L'avion est composé d'une structure de tubes métalliques enveloppés suivant les endroits de bois ou de toile... les ailes en bois viennent se fixer sur des longerons métalliques (duralumin) et le train s'escamote entièrement en elles... seul le bloc avant capot-moteur est tout métal... Le canon de 20 mm est placé entre les cylindres et tire au travers de la casserole de l'hélice... les deux mitrailleuses synchronisées de 7.62 mm tirent au travers des hélices et viennent au dessus du moteur sous le capot... Tout va bien et vite et c'est le 01 janvier 40 que vole le I-26-1... le pilote chef des essais chez Yakovlev, Youri Pontovski, vole ce jour là de suite à 600 Km/h et sort bien les tripes de l'avion... en tous les cas il montre que le I-26 est supérieur à son opposant le I-22 (autrement dit le futur LaGG-1 !)...
Le I-26-1 s'écrase en avril 40... on construit donc 2 autres proto et on saisi cette occasion pour renforcer la structure... 11 appareils de présérie sont lancés en « test » et la production démarre aux usines de Moscou et de Saratov... 53 I-26 sont construits fin 40 alors que l'avion prend le nom officiel de Yak-1... Tous les premiers Yak-1 partent entre octobre et novembre pour le 11ème IAP de Koubinka et ce sont eux qui lui feront donc faire sa première sortie officielle (07/11, défilé des forces armées à Moscou). Ce régiment va devenir le régiment de conversion sur Yak... Quand Barbarossa est déclenchée, 450 Yak-1 sont produits mais peu sont affectés aux unités au combat (un peu à l'instar de notre D-520, ils protégent en majorité le ciel vide de l'arrière...) et la production est déplacée à 1600 Km à l'est à Kamen-Uralsk. (seulement 6 semaines de suspension de production et 1500 Yak-1 produits fin 41). Des évolutions auront lieu en continu pour corriger principalement de trop importantes vibrations, un mauvais refroidissement du moteur et un poids trop élevé... les plus gros changements vont conduire à faire naître en 42 le Yak-1 M...
Le Yak-1 M (modifikatsyi) est reconnaissable visuellement des autres versions antérieurs du Yak-1 : verrière en trois parties transparentes, abaissement du fuselage arrière, nouveau moteur entraînant un petit allongement du fuselage... à cela s'ajoute un tout nouveau radiateur d'huile (prise d'air déplacée à l'emplanture des ailes) et la suppression d'entrées d'air du capot... le résultat est une perte de poids de 200 Kg, un gain de 40/50 Km/h et 100 m/min de taux de montée gagnés... en fait il ressemble et préfigure les Yak-3 et Yak-9, le nouveau dessin remplaçant ici l'absence de moteur plus puissant... La fabrication des Yak-1 et Yak-1 M prend fin d'ailleurs lors de l'été 43 avec plus de 8700 unités produites...
Cet avion n'est pas un simple avion... c'est le premier cheval de bataille de notre chère NN... mais comment est né ce choix ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le Yak n'a pas été imposé aux français... Le G.C.3 est intégré dés l'arrivée des pilotes en Russie à l'armée de l'air soviétique le 04 décembre 42... c'est le Capitaine Pavel Drousenkov qui est détaché auprès de Normandie comme instructeur principal des pilotes français... Les soviétiques mettent à disposition au choix des français des P-39, des P-40, des Spitfires, des Hurricanes et bien sûr aussi des avions soviétiques dont le Yak-1... je parle bien de choix car le général de Gaulle avait bien précisé au commandant Pouliquen (commandant Normandie du 04/09/42 au 22/02/43) à Beyrouth : « Vous choisirez le meilleur appareil sans vous soucier de la nationalité de son constructeur »... C'est ce qui sera fait et le commandant Tulasne (commandant Normandie du 22/02/43 au 17/07/43), après avoir mis en balance tous les éléments, pariera sur le Yak avec en tête pour se décider les éléments suivants : pas d'artifices complexes de systèmes électriques ou de surpuissance moteur, pas besoin d'infrastructure très élaborée pour l'entretien, un avion prévu pour se passer de terrain en dur et donc apte aux atterrissages sur l'herbe ou la neige, des matériaux simples en cas de réparations... même si le pilote était quelque peu mal protégé passivement, il devait s'en remettre à une protection active en utilisant la grande agilité de l'avion...
Caractéristiques Principales :
Moteurs : M-105 PA au début : un V 12 refroidi par liquide (eau) de 1100 Cv (en fait un dérivé de l'Hispano-Suiza 12-Y dont la licence avait été acheté) et ensuite un M-105 PF de 1260 Cv
Dimensions :
I-26 et Yak-1 : envergure = 10m ; longueur = 8m48 ; hauteur = 2m64
Yak-1 M : envergure = 9m20 ; longueur = 8m50 ; hauteur = 2m39
Performances :
I-26 et Yak-1 : vitesse max = 600 Km/h ; taux montée initial = 1200 m/min ; plafond = 10 000m
Yak-1 M : vitesse max = 650 Km/h ; taux montée initial = 1300 m/min ; plafond = 10 800m
Armement :
I-26 : 1 ShVAK 20 mm 120 obus ; 2 ShKAS 7.62 mm 375 coups chaque
Yak-1 : 1 ShVAK 20 mm 140 obus ; 1 ou 2 BS 12.7 mm 348 coups chaque
Yak-1 M : 1 ShVAK 20 mm 120 obus ; 2 BS 12.7 mm 250 coups chaque
On trouve des Yak-1 équipés de 6 rails pour roquettes RS-82 de 12 Kg chaque ou de rateliers pour 2 bombes de 50 Kg ou 1 de 100 Kg...

Extraordinairement bien adapté au conditions du front de l'est, d'une rusticité et d'un entretien « facile », le Yak maquera les esprits et entrera dans la légende...Une merveille d'agilité font du Yak-1 et de son frère le Yak-1 M, premier chasseur de Normandie, les montures de nombreux As...